Le Financial Times met en garde les annonceurs contre le domain spoofing
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Le domain spoofing est une technique de fraude publicitaire, malheureusement parmi tant d’autres…, qui touche les achats en Display programmatique. En effet, cette technique plutôt simple à mettre en place consiste à maquiller un site web par un autre au moment de l’achat d’un emplacement publicitaire. Largement répandu, ce type de fraude vient d’être de nouveau dénoncé et cette fois-ci, c’est le Financial Times qui dévoile une fraude concernant son domaine.
Le domain spoofing, comment ça fonctionne ?
La chaîne technique du programmatique est très complexe et comporte de nombreux acteurs. On parle de SSP, AdExchange, DSP, Trading Desk, DMP, Ad-Visibility Tools, Brand Safety Tools, Ad Fraud Tools, … Dès lors, il est très difficile de repérer les fraudes qui utilisent parfois des méthodes très complexes et parfois de simples astuces simples à mettre en place, mais très difficiles à détecter.
La falsification de domaine dans le cadre de l’achat programmatique repose sur le fait que les publishers génèrent eux-mêmes les Bid Requests lorsqu’ils proposent leur inventaire à la commercialisation. Ainsi, ils sont capables de fournir les informations qu’ils souhaitent à l’acheteur. Indiquer de fausses coordonnées GPS et usurper un domaine sont donc des choses possibles assez facilement.
De fait, un acheteur peut voir passer un Bid Request indiqué en provenant de www.sitehonnete.com tel que Le Monde ou Le Figaro, mais en réalité, cet espace publicitaire provient de www.sitedefraude.com.
Le cas du Financial Times
Le Financial Times a récemment enquêté afin de comprendre à quel point son propre domaine pouvait être victime de ce système de fraude publicitaire, et les résultats ont été au-delà de ce qu’ils avaient pu imaginer.
En effet, l’enquête à déterminé que les inventaires du Financial Times en publicités Display et en publicités vidéos étaient présents sur respectivement 10 et 15 places de marchés. Plutôt étonnant lorsque l’on sait que le FT ne commercialise son inventaire Display que sur 2 places de marchés. Mieux encore, son inventaire vidéo n’est quant à lui même pas commercialisé programmatique, incroyable mais vrai ! L’ampleur de la fraude qui a ainsi été découverte avoisinerait les 1.3 millions de $ mensuels.
Selon Anthony Hitchings, Directeur des Opérations du département publicitaire du FT, les annonceurs investissent massivement dans de la fraude publicitaire gérée par des réseaux de crime organisé.
Bien que ce ne soit pas une généralité, il est vrai que les scandales sont nombreux en ce qui concerne l’Ad Fraud et, ce n’est certainement que le sommet de l’iceberg.
Jon Sales, Directeur Commercial du FT a prévu de contacter l’ensemble des places de marchés concernées afin de les avertir de la fraude. Une nouvelle investigation sera menée d’ici un mois afin de vérifier que des mesures ont bien été prises pour contrer ce phénomène. Les agences et annonceurs achetant son inventaire seront également contactés afin de les sensibiliser et de leur faire savoir que seul l’inventaire Display est disponible en programmatique, et ce via Google AdX et TrustX.
Ce nouveau scandale sur la fraude publicitaire remue encore un peu plus le couteau dans la plaie et pose notamment la question de l’efficacité des outils de vérification, qui malgré leurs prix pas toujours abordables, manquent encore de réelle efficacité.
Plus de détails ici : https://digiday.com/media/ft-warns-advertisers-discovering-high-levels-of-domain-spoofing/